Je vis à Castagnède, un village de moins de 200 habitants situé dans le sud-ouest de la France, aux pieds des Pyrénées. La campagne qui m’entoure est plutôt pauvre, endolorie par les mutations agricoles et industrielles de ces cinquante dernières années. Dans mon village, il n’y a plus de vie économique : les cafés et les commerces ont fermé, il ne reste que trois troupeaux et la route nationale qui permet désormais d’aller travailler ailleurs.
J’ai passé une année avec les élus de mon village, j’ai vécu avec eux de petits et de grands séismes : l’école menaçant de fermer faute d’enfants, les réformes légales et administratives complexes à appréhender mais aussi le vote Front National qui s’enracine.
A Castagnède, j’ai découvert une communauté où l’énergie citoyenne est plus vivante que dans la plupart des métropoles mais où le désenchantement politique s’accroit.