À la faveur des « Printemps arabes » certaines affaires que l’on croyait définitivement enterrées sont remontées à la surface.
Une des plus tragiques, parce qu’elle représente des centaines de morts dont une majorité d’enfants hémophiles, est celle des lots de produits sanguins non chauffés, vendus fin 1985 et début 1986 par un laboratoire français dans plusieurs pays bien que la loi s’y opposât.
En France, la nécessité de chauffer les produits sanguins pour les débarrasser du VIH était connue en juillet 1985 et obligatoire en octobre de la même année.
Si les pays arabes ont été les plus touchés, l’Europe avec la Grèce et le Portugal n’ont pas échappé au « déstockage » des lots mortels.
Aujourd’hui, de nouvelles procédures judiciaires ont été engagées par la Tunisie, l’Irak et la Libye pour demander justice. Le groupe responsable de ces exports représente près de 30% du marché mondial du vaccin pour un chiffre d’affaires évalué à 3,808 milliards d’euros en 2010. Il est le seul laboratoire français habilité à exporter des produits sanguins. Une autorisation accordée par l’Etat et qui pose donc aussi la responsabilité de l’Etat lui-même.